Internet, quand tu nous tiens...

Publié le par perdir01

Nous venons de vivre deux semaines particulièrement difficiles du fait d'une mauvaise utilisation des plate-formes numériques par un groupe d'élèves.

 

Le contexte général...

Un soir, un jeune crée une page sur un réseau social bien connu afin de dire tout le mal qu'il pense d'une camarade de classe (elle même inscrite sur ce réseau). Une jeune fille apporte sa contribution sous forme d'une photo modifiée. Cinq autres élèves commentent avec des termes très sympathiques.

La famille de la victime voit la page de ce groupe, réalise des copies écran, vient avec au collège et porte plainte...

 

Nous avions prévu en juin 2010 des interventions de prévention de la gendarmerie et il se trouve que quelques jours après la brigade de prévention de la délinquance juvénile doit venir parler des risques liés à l'utilisation d'internet sur le niveau de classes des jeunes concernés. Une réunion avec les familles est également prévue en soirée.

 

Prise de conscience de l'ampleur du phénomène

Pour introduire cette dernière intervention nous avons entrepris de sonder les élèves du collège sur leur pratique concernant l'accès et l'utilisation d'Internet. Nous avons récupéré 450 réponses.

Les résultats sont éloquants :

- 448 jeunes ont un accès à Internet chez eux,

- 57% des jeunes, tous niveaux confondus, ont une page personnelle sur un réseau social,

- 17% ont un ordinateur, connecté, dans leur chambre,

- 40% ont un téléphone portable avec un accès à Internet !

 

Mais par ailleurs un jeune sur deux passerait moins d'une heure par jour sur Internet... Pouvons-nous, vraiment, accorder du crédit à cette dernière réponse ?

 

En découvrant des pages personnelles d'élèves nous pouvons pratiquement réaliser une visite virtuelle de l'étabissement !

 

Le site du collège a été piraté.

Nous avons identifié un élève ayant mis en ligne une vidéo tournée dans l'établissement.

Cette semaine, un jeune a réussi à faire afficher sur un écran du CDI une page entière de liste de vidéos à caractère pornographique...

Autant d'exemples du développement de ces "incidents" !

 

Une prise de conscience difficile de la part des adultes

A côté de ces événements nous avons mené des actions à destination des adultes (familles évidemment mais également personnels de l'établissement). Ce n'est pas la moindre des tâches...

Malgré une communication forte autour de la rencontre en soirée pour ce public, nous n'avons mobilisé qu'une trentaine de parents représentant un peu plus de 20 familles et trois enseignants...

Les retours que nous avons eu est que l'invitation est bien parvenue mais que les gens ne se sentent pas concernés !

 

Plusieurs éléments expliquent ce "désintéret" :

- une certaine volonté de ne pas vouloir savoir,

- une méconnaissance des outils utilisés,

- une naïveté sur les utilisations réelles des outils par les jeunes (et moins jeunes),

- une certaine "complicité" adultes/enfants,

- une méconnaissance certaine des enjeux et des risques liés à une mauvaise utilisation...

 

Tous ces éléments laissent augurer des jours difficiles en lien avec l'utilisation de ces outils numériques. Les 40% de jeunes disposant d'un accès à Internet par téléphone sont appelés à augmenter raccourcissant encore la chaine de capture de scènes de vie et leur mise en ligne.

Nous avons ici un enjeu fort de la société de demain à prendre en compte si nous ne voulons pas voir la situation passée hors de contrôle. Est-ce encore temps ?

Publié dans Education

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